La Lune s'éloigne peu à peu de la Terre

Naos a écrit:

La Terre qui tourne tend à emporter ce bourrelet avec elle, mais la Lune qui tourne lentement autour tend à le garder sous elle. Cette lutte d'influence donne un bourrelet de marée déplacé de 3° en avant de la Lune.

D'où l'éloignement Terre-Lune, comme illustré et expliqué à l'adresse:
http://www.pensifs.com/techniques/astronomie-lune-orbite.php#IIb1
Et on comprend ainsi que lorsque les marées solaires auront diminué la durée du jour solaire au point qu'il sera passé en dessous de la durée d'une lunaison, l'angle changera de côté !! Dès lors, la Lune se ->rapprochera< de la Terre.

Naos a écrit:

Une fois que les deux corps seront en rotation et révolution tout à fait synchrones (c'est le cas pour Pluton et Charon), il y aura toujours soulèvement d'un bourrelet, mais qui restera toujurs au même endroit. Le niveau de la mer sera donc variable à la surface de la Terre.

Eh non, il ne sera pas variable puisque comme tu le dis, le bourrelet "restera toujours au même endroit" ! Allons ...

Citation :

Eh non, il ne sera pas variable puisque comme tu le dis, le bourrelet "restera toujours au même endroit" !

Si justement, la mer sera plus haute sous et à l'opposé de la Lune, et plus basse dans la direction perpendiculaire. Il sera variable à la surface de la Terre veut dire plus haut ou plus bas en certains endroits, ceux que je viens de décrire.
A la différence de ce qui se passe aujourd'hui, ces niveaux seront fixes, et la mer ne montera ni ne descendra plus (dans le cas des marées lunaires uniquement)

Naos a écrit:

... ces niveaux seront fixes, et la mer ne montera ni ne descendra plus (dans le cas des marées lunaires uniquement)

Ok: les niveaux dûs aux marées lunaires ne seront variables que d'un point de vue géographique. On s'est compris.
La rotation très lente de la Terre fera que la variation des niveaux de mer, dûe aux marées solaires, sera très étalée dans le temps.
Es-tu d'accord avec le fait que le Soleil et la Lune auront désormais des effets contradictoires sur la durée du jour solaire: allongement dû aux marées solaires et raccourcissement dû aux marées lunaires (avec, à la clé, un rapprochement Terre-Lune) ?

Oui. On peut envisager que une fois la synchronisation opérée, les marées solaires puissent encore contribuer à ralentir la rotation de la Terre. Seulement, une fois que la période de rotation de la Terre sera supérieure à celle de la rotation de la Lune, on se retrouvera dans le cas Phobos : une Lune en rapprochement.
J'aimerais en parler avec un physicien pour m'éclairer, car je n'ai jamais envisagé une telle alternative. Pour l'instant je ne vois pas de de faille dans votre raisonnement.

Ces informations proviennent d'un livre sur les sciences de la terre et de l'univers. Auteurs: André Brahic et al. Excellent livre, dont malheureusement je n'ai plus le titre exact en tête (il est à LLN et je suis dans le Midi encore un mois). Edité en 2003 ou un peu avant.
Ma formation: biologiste.

Il est possible en effet que marées lunaires et solaires aient des effets contradictoires, voire même menant à l'équilibre.
Car actuellement les deux types de marées ont le même effet : ralentir la rotation de la Terre (1,64 milliseconde par siècle). Mais une fois le couple stabilisé, disons que les marées solaires ralentissent encore la rotation. Le bourrelet lunaire se trouvera alors en arrière de la Lune, et celle-ci tendra, comme actuellement, à le garder sous elle, ce qui résultera en une accélération de la rotation terrestre !
Il ne me reste qu'à calculer les influences respectives de la Lune à cette époque et je répondrai à cette question, ce que je vais faire de ce pas.

Naos a écrit:

...Il ne me reste qu'à calculer les influences respectives de la Lune à cette époque ...

J'en ai mal dormi cette nuit ci, de penser que je t'ai lancé dans des calculs atrocement complexes !! De grâce, ne considère surtout pas que je te mets sous pression pour y parvenir. D'autant moins que, si je ne m'abuse, de tels calculs ont déjà été faits par un certain nombre d'astrophysiciens.
On peut d'ailleurs se faire intuitivement une idée assez nette de la situation qui prévaudra lors de la situation d'équilibre en question. Ce sera un équilibre stable. La Lune sera presque statique dans le ciel, elle bougera très lentement dans le sens ouest-est. Sur le littoral, le niveau des mers variera de façon presque strictement journalière (marées solaires), c'est-à-dire de façon beaucoup plus lente qu'à présent.
Le rapprochement de la Lune par rapport à la Terre prendra énormément de temps. Il n'y aura jamais de crash, car le Soleil aura eu depuis longtemps l'occasion d'englober la Terre dans son expansion (géante rouge).

1) Ces calculs sont d'une simplicité enfantine ! Il suffit de comparer la force de gravitation des deux côtés de la Terre, le côté sublunaire et le côté antilunaire.
2) J'ai posé la question de la stabilité du couple Terre-Lune à un professeur de physique, et j'ai reçu la réponse ce matin. Et contrairement à ce que l'on dit, si l'on imagine que la Terre soit ralentie post-synchronisation par le Soleil, elle freinera encore la Lune, et non le contraire. la Lune continuerait donc de s'éloigner de la Terre, jusqu'à ce que les périodes de rotation/révolution des trois astres soient égales, autrement dit : 365 jours et des brouettes.
Mais d'après mes résultats, l'influence de la Lune, qui est double de celle du Soleil à cette époque, ne représentera que les 7/10 de celui-ci à la synchronisation. J'ai envoyé cette question à un autre physisien, nous verrons bien ce qu'il en dira...

Je changerai volontiers d'avis concernant l'équilibre qui s'instaurera entre la Terre et la Lune mais j'espère que les personnes avec qui t'es en contact te fourniront des explications ... ?
L'air de rien, Brahic, c'est un poids lourd en astrophysique. (Je ne suis pas loin de tenir pour parole d'évangile chacune de ses affirmations.)

Pas de problème pour moi, j'ai demandé des explications supplémentaires et posé d'autres questions. Brahic, je suis en train de lire son livre "Planètes et satellites, cinq leçons d'astronomie"

J'en reviens à des messages précédents, mais d'après mes nouvelles estimations, d'ici 420 à 430 millions d'années (marges d'erreur et d'incertitudes), il n'y aura plus d'éclipse totale possible. Elles seront toutes annulaires ou partielles.

Naos a écrit:

J'en reviens à des messages précédents, mais d'après mes nouvelles estimations, d'ici 420 à 430 millions d'années (marges d'erreur et d'incertitudes), il n'y aura plus d'éclipse totale possible. Elles seront toutes annulaires ou partielles.

Erreur, très cher, j'annonce 60 millions d'années... cf le guide du ciel 1999 (le suplément sur l'éclipse 1999), éditions Nathan écrit par Guillaume Cannat...

Je me suis basé sur des chiffres précis à la dizaine de kilomètres près, et une vitesse d'éloignement précise au dixième de millimètre près. J'ai assumé que cette vitesse était constante (s'il y a erreur, elle ne peut qu'être là).
J'ai simplement fait le calcul pour savoir quand le périhélie de la Lune serait égal à la longueur de son cône d'ombre. Ce qui représenterait la dernière éclipse totale, et dans ce cas la phase de totalité, où le Soleil est complètement masqué, ne durerait qu'un instant.
Mais laissez-moi justement émettre une objection. La vitesse d'éloignement de la Lune diminuera avec le temps. Je l'ai supposée constante pour non seulement simplifier le calcul, mais aussi parce que je n'avais pas idée ni estimation de cette décélération.
Donc, on va simplement et qualitativement imaginer les effets d'un éloignement qui ralentit dans le futur : la limite des éclipses totales ne peut que reculer dans le temps, se produire encore plus tard.

Une fois n'est pas coutume, je vais me citer moi-même.
C'est pour la bonne cause ...

DINOULIX a écrit:

...Auteurs: André Brahic et al. Excellent livre, dont
malheureusement je n'ai plus le titre exact en tête ...

Voilà la référence de ce livre:
BRAHIC A
HOFFERT M
SCHAF A
TARDY M
Sciences de la Terre et de l'Univers
Editions Vuibert, 1999
(39 euros lorsque je l'ai acheté, fin 2003)

En fait, si l'on en croit Brahic, son livre "Planètes et satellites - cinq leçons d'astronomie" aux même éditions n'est que la simplification de sa contribution à ce livre, qui doit, si j'en juge par ce que j'ai vu, être de bonne facture.

Personnellement je le trouve vraiment de très bonne facture.
(Si tu passes à LLN ... je l'ai à disposition.)

Salut.

A quelle distance de la terre la lune cesserait-elle d'être notre satellite pour devenir une planète ?

Ooh !

Question tres interressante !

Je dirait qu'elle cesserait d'etre notre satellite quand elle ne tournerais plus autour de la terre

Mais je ne sais pas si on la qualifierait de planete apres

Il me semble qu'on ait dit que la Lune ne quittera pas la Terre, elle s'arrêtera de s'éloigner. Ce topic est long aussi, faut bien regarder.

Mais c'est juste une question simple

Qui n'a rien a voir avec la realité de la rotation de la lune

C'est juste pour savoir


je crois que c'est que Yeva voulait dire

Dans ce cas : 1,7 million de kilomètres.
La Lune est actuellement à 365 000/406 000 kilomètres de la Terre.

les 1.7 million de kilomètres tu les as calculés ou tu les a trouvés sur un site ?

J'aimerais bien avoir la formule car j'avais 2,1 millions et on m'avait dit que c'était faux.

Trouvé dans un livre (A. Brahic, Planètes et satellites, cinq leçons d'astronomie).

En théorie c'est quand la différence des attractions du Soleil sur la Lune et du Soleil sur la Terre devient supérieure à l'attraction de la Terre sur la Lune. En résumé : (Attraction Soleil->Lune - Attraction Soleil->Terre) > ou = Attraction Terre->Lune.
Les forces d'attraction se mesurent par GM/d², avec G la constante de gravitation (6,67259e-11), M les masses (Soleil : 1,9891e30 kg, Terre : 5,94e24 kg, Lune : 7,5 e23 kg) et d les distances. Le tout est d'isoler le d Terre-Lune fatidique... Sachant que d Soleil-Terre est d'environ 150 000 000 kilomètres (et que d Soleil-Lune c'est 150 millions ôté de d Terre-Lune).

Je n'ai pas encore essayé, en fait je n'y ai même pas pensé avant maintenant.

En me servant de la formule MM'/d2, j'avais trouvé une distance critique de 260.000 kms.

Or la lune est à 384.400 kms. Y'a un bug....