Influence d'une planète gazeuse

Il ne suffit pas pour deux corps, quelles que soient leurs masses relatives, de se rapprocher pour former un couple permanent. Chacun décrira un petit crochet sous l'influence de l'autre et ils continueront comme ils ont commencé, c'est-à-dire séparés. Une perte d'énergie s'avère nécessaire pour mener à la constitution d'un couple permanent, plus spécifiquement à la satellisation. Si la vitesse relative n'est pas trop élevée, les déformations occasionnées par les marées suffisent parfois. Ou alors, un objet seul est approché par un couple : l'un des membres de ce couple se retrouve éjecté avec l'excédent "d'énergie" que doit perdre l'autre membre pour se laisser satelliser par le troisième corps. Triton a peut-être connu ce genre de séparation avant de graviter autour de Neptune ; en tout cas, les calculs indiquent le caractère tout à fait possible et réaliste du processus. Même dans le Système Solaire primitif, les impacts assez importants pour permettre la formation d'un satellite étaient assez rares. Ce qui ne veut pas dire autre chose qu'un second événement de ce type est d'autant plus improbable qu'il succède rapidement à un premier.

Nous avons découvert depuis peu, me semble-t-il, une planète tellurique de 14 masses terrestres - je ne me souviens plus de son nom. Elle correspond je crois à la limite de masse que peut atteindre une tellurique, selon les experts.

Est-ce qu'une simulation formée par un satellite proche de la masse terrestre, et une planète-mère de 14 masses terrestres, semble plus plausible qu'un satellite de masse terrestre orbitant autour d'une gazeuse ? Pensez-vous qu'un satellite d'une tellurique de cette taille serait soumis au mécanisme du disque évoqué plus haut ? Pourrait-il exister, également, des planètes gazeuses particulièrement petites échappant à ce phénomène ?

Je m'excuse de mon ignorance, je ne savais pas ce qu'était l'angle angulaire d'un astre. Je me suis un peu renseigné, j'ai appris que l'angle angulaire du Soleil était d'environ 0,53° ; et j'ai mesuré approximativement la largeur de l'étoile avec une simple règle à l'oeil nu (en faisant attention), obtenant une largeur de 0,7 cm. D'après l'un de vos messages précédants, Naos, l'angle angulaire de Pluton dans le ciel de Charon est de 7°, soit environ 13,2 fois celui du Soleil. A la règle, il doit faire dans les 9,2 cm. Effectivement, c'est trop petit pour moi. J'aurai bien aimé une valeur 3 fois plus grande, ou plus.

Les disques d'accrétion sont censés accompagner une planète pendant la capture de son atmosphère de gaz, c'est-à-dire lors de sa transition entre l'état tellurique de départ (les planètes se formant par agglomération de matière solide) et l'état jovien. Autant écarter la possibilité pour une planète tellurique d'être entourée d'un disque d'accrétion, avec les satellites qui vont avec. Les mécanismes d'acquisition d'un satellite pour une planète tellurique se retrouvent donc réduits à deux : la collision et la capture.

Il se peut que l'apparition d'un satellite collisionnel soit rendue plus délicate quand la masse de la planète frappée par l'impact augmente, car cette dernière aura alors une tendance plus prononcée à s'accaparer les débris de l'impact. Mais je doute qu'une simulation ait été entreprise pour vérifier cette assertion. Ceci dit, le couple Pluton-Charon nous montre que le rapport des masses entre une paire collisionnelle peut atteindre un pour dix. La limite physique se situe possiblement au-delà, mais aucun exemple dans le Système Solaire ne saurait servir de preuve.

Si une planète gazeuse reste petite, c'est qu'elle ne doit pas avoir développé de disque d'accrétion très massif lors de la capture de sa composante gazeuse. Si le disque d'accrétion n'était pas massif, alors les satellites susceptibles d'en émerger ne peuvent pas l'être non plus.

Par définition, un angle est invariablement angulaire. "Diamètre angulaire" vaut alors à la place du pléonasme "angle angulaire". En fixant comme contrainte un diamètre angulaire de 20 degrés environ pour une planète observée depuis la surface de son satellite, alors le rapport "taille de la planète"/"distance planète-satellite" doit se situer aux alentours d'un tiers. Pour l'exprimer autrement, le satellite doit se trouver à trois diamètres planétaires de sa planète (enfin de son centre).

Merci Naos pour toutes vos réponses éclairées. Je vais réfléchir à tout ça... j'essaie de me documenter sur le net. Si certains d'entre-vous connaissent des sites intéressants sur la mécanique céleste, ou autre en rapport avec ce fil, je suis preneur !