Dans le cas d'un univers multiconnexe comme le dodécaèdre de Poincaré, c'est l'expansion du domaine en forme de dodécaèdre qui entraîne l'éloignement mutuel des galaxies. Ces dernières sont effectivement immobiles par rapport à l'espace qui les entoure*, et le mouvement qu'on leur attribue appartient en réalité à cet espace. Les galaxies ne jouent alors que le rôle de balises, de jalons lumineux pouvant servir de repères pour mesurer la vitesse d'expansion de l'espace. Que l'univers soit fini ou infini, et quelle que soit sa forme, rien n'y entre et rien n'en sort. Si les galaxies s'éloignent, c'est parce que l'univers tout entier grandit, et il n'y a pas lieu d'imaginer qu'elles puissent buter sur les bords de l'univers, puisque c'est précisément le recul de ces bords qui entraîne l'éloignement des galaxies (enfin ce sont plutôt deux manifestations concomitantes d'un seul processus).
Et il n'existe qu'un et un seul domaine dodécaédrique. Si l'on peut avoir l'impression que l'Univers est un "cristal" formé de l'assemblage d'une infinité de ces domaines en contact par leurs faces, il ne faudrait pas perdre de vue que tous les autres domaines dodécaédriques ne sont que les images d'un seul et même, et que ces images se constituent quand la lumière sort d'une face pour re-rentrer par la face opposée. Tout cela ne consiste en rien d'autre que faire tout le tour de l'univers avant de revenir à son point de départ, comme cela est possible sur la surface du globe terrestre.
* : sauf quand elles appartiennent à un amas de galaxies, où la gravitation les fait s'attirer et se déplacer les unes par rapport aux autres. Cependant, les vitesses impliquées par ces mouvements individuels d'une part, et par l'expansion cosmique d'autre part, diffèrent vite d'ordre de grandeur, surtout pour les galaxies les plus éloignées, pour lesquelles c'est la vitesse de récession due à l'expansion qui domine largement.