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| Mercure : le complément bien mérité | |
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Naos Modérateur
Nombre de messages : 2325 Localisation : Liège Date d'inscription : 09/03/2005
| Sujet: Mercure : le complément bien mérité Sam 9 Déc - 2:37 | |
| Dans les premiers temps d'existence de ce forum, notre délicieuse Véga a pris la peine de concocter des petites présentations pour peupler un tant soit peu ce sous-forum. Si la qualité en est globalement bonne, on peut leur reprocher d'être très sommaires.
Voilà presqu'un an, je me suis également désigner pour accomplir une tâche semblable pour un autre forum astronomique, mais dans l'optique d'être le plus complet et exhaustif possible. Un peu comme ici, ces articles devaient couvrir tous les sujets de la science astronomique. J'ai suivi le parcours normal, avec la Lune comme point de départ et e embrayant par la suite vers les planètes.
La première des planètes à qui il est revenu le privilège de voir écrit son propre article fut bien entendu Mercure. J'ai réussi à noircir un peu plus de dix pages, ce qui représente une petite performance (à hauteur de ce qui figure sur Wikipédia). Je dois avouer que ce sujet m'a beaucoup intéressé, je dirais même conquis. J'ai découvert à quel point il était dommage que l'on néglige ainsi une planète à part entière, et c'est ainsi que j'ai été pris de l'envie de mener une sorte de réhabilitation mercurienne à mon échelle. De cette manière, je prépare le support d'une conférence tout public (l'expression "grand" public étant peut-être inappropriée quand on parle à quelques dizaines de personnes) qui sera donné le 26 janvier prochain.
Ce qui me dérange le plus est cette incessante assimilation avec notre satellite. Oui j'écris bien assimilation, et non comparaison. Je ne nie pas du tout que Mercure ne ressemble pas à la Lune, mais l'abus est très vite commis : les deux astres ne sont pas pareils, comme on arrive à l'entendre où à le lire à divers endroits.
Quand on n'avait jamais vu cette planète de près, elle suscitait la curiosité tout comme les autres planètes. Puis vint Mariner 10 est la révélation d'une surface planétaire. Après l'exaltation de la découverte, une aigreur, une déception s'est progressivement installée. L'aspect lunaire de Mercure prenait de l'ampleur au fil des années car on ne daignait plus qu'insister que sur cela.
Une autre circonstance aggravante concerne les moyens d'exploration : juste après Mariner 10 (1975), il était toujours impensable de mener une nouvelle mission mercurienne de seconde génération, car on en était tout bonnement incapable. Mais pendant le temps que les moyens mûrissaient, d'autres affaires planétaires ont été efectuées, et d'une autre ampleur encore inconnue jusque là (atterrissages sur Vénus et Mars, survols des planètes géantes). Mercure perdait donc encore de son attrait résiduel en passant pour une planète ennuyeuse à étudier, par rapport aux pompeuses grandes premières réalisées autre part dans le Système Solaire.
Mais la roue tourne. Une fois que l'on a commencé à connaître les planètes de près, on s'est rendu compte qu'une comparaison générale serait riche d'enseignements. Or il fallait inclure Mercure à cette comparaison, et les questions que Mariner 10 avait laissé en suspension finissaient par devenir brûantes. Dès que l'on a pu prouver que l'on était en mesure de retourner voir Mercure, des scientifiques ont sauté sur l'occasion pour proposer des projets de missions. Ceux-ci ont souffert, mais ils ont abouti à quelque chose. Ce quelque chose est déjà en route, et il a même survolé Vénus fin octobre ! J'ai nommé MESSENGER, mission américaine qui comprendra une mise en orbite et une première étude générale assez précise de la planète.
On ne rend compte d'une chose : Mercure était plongé dans un cercle vicieux depuis pas loin de trente années ! En effet : une exploration insuffisante implique des connaissances insuffisantes. A son tour, une connaissance insuffisante entraîne que l'on arrive pas à cibler ce qu'il est intéressant de savoir à propos de Mercure. En fin de cycle, on établit que si on ne sait pas à quelles questions répondre, alors il est inutile d'esssayer en dépensant des millions de billets pour une mission dont on ne saisit pas l'utilité. Et si l'exploration est en rade, alors le progrès de notre savoir est lui aussi inexistant. D'où l'idée de cercle vicieux plus haut.
Heureusement, dans le cas de Mercure, on a pu profiter des moyens d'observations terrestres. Les télescopes s'améliorant, on a pu mettre le doigt sur des quasi-énigmes qui seraient facilement levées avec une mission sur place. Je parle bien de Mercure, car en ce qui concerne Uranus, tout est en pause. Le système satellitaire et annulaire de la planète offre pourtant assez de fil à retordre aux dynamiciens, mais l'intérêt d'une mission uranienne n'est pas encore évident aux autorités spatio-scientifiques. Uranus est donc un à deux crans en-dessous de Mercure dans la problématique que je souligne.
Je précise que je m'intéresse principalement aux caractéristiques planétaires de Mercure, c'est-à-dire sa topographie, sa cartographie, sa géologie, son histoire, son atmosphère, son champ magnétique et tant d'autres. J'ai écrit ce sujet sur suggestion de Dinoulix, et j'ai pu constater que dans son étude sur Mercure, l'accent était plutôt placé dans une occupation humaine de la planète, ce que je n'envisage pas de sitôt.
Tant que j'y suis, je m'adresse à Dinoulix en ajoutant que je suis en mesure de fournir des faits et quelques chffres judicieux se rapportant aux mouvements de Mercure. J'admets que trouver un site francophone complet traitant en détail de la planète Mercure est difficile à réaliser, pour une raison que l'on découvre vite : l'Europe (et encore moins la France) ne s'est jamais impliquée dans l'exploration ou l'observation de Mercure, ce qui conduit à la réalité que les bons sites "mercuriens" sont pour ainsi dire exclusivement anglophones !
J'ai partiellement essayé de combler cette lacune en écrivant l'article mentionné au début, mais je sais maintenant, en préparant ma conférence, que je peux encore y ajouter bon nombre de choses, et il n'est pas impossible que la longueur finale avoisine plus les quinze pages que les dix. Cela en ferait la plus volumneuse source d'informations sur la planète disponible en français sur Internet. Mais nous sommes de toute manière très loin des trentes pages de Vénus et des cent (prévues) sur Mars ! Mais quand on pense que moins de la moitié de la surface mecurienne a été photographiées de près (les planisphères de la planète sont à moitié blancs ; un hémisphère mercurien tout entier est catalogué Terra Incognita !), et que ces photographies ont été saisies à l'occasion de trois simples survols, alors il est facile de juger des progrès qu'il reste à accomplir dans le but de connaître Mercure en profondeur...
Dernière édition par le Sam 9 Déc - 23:57, édité 1 fois | |
| | | DINOULIX Planète
Nombre de messages : 156 Age : 57 Localisation : Toulouse age : 39 Date d'inscription : 26/07/2005
| Sujet: Re: Mercure : le complément bien mérité Sam 9 Déc - 20:20 | |
| Où se passera cette conférence ? Des liens ... Je veux des liens. Je ne crains pas du tout l'anglais. Tu n'as toujours pas indiqué qu'est-ce qui t'intéresse en particulier dans Mercure. Dans la page http://www.pensifs.com/sciences/planetes/mercure.php j'indique quelques faits marquants, comme l'étrange relation mercurienne entre les jours solaires, les années sidérales et jours sidéraux (1 jour solaire pour deux années sidérales et trois jours sidéraux), la possibilité de peupler les régions polaires ... Mais je ne suis pas convaincu que ce soit un endroit vivable, loin de là. Par contre je pense que ce serait un bon endroit pour mettre au point quelque chose qui serait grandement utile sur Vénus et qui le sera un jour sur Terre: des dispositifs aptes à détourner le vent solaire ! Et qui, peut-être, serviraient aussi à réguler le flux d'énergie solaire. | |
| | | Naos Modérateur
Nombre de messages : 2325 Localisation : Liège Date d'inscription : 09/03/2005
| Sujet: Re: Mercure : le complément bien mérité Sam 9 Déc - 23:56 | |
| La conférence aura lieu dans ma ville belgo-natale, Liège. Je ne donne pas pléthore d'informations exprès, en étant conscient de ne pas pouvoir y attirer la Francophonie mondiale toute entière.
Je reprends une phrase du texte : "Je précise que je m'intéresse principalement aux caractéristiques planétaires de Mercure, c'est-à-dire sa topographie, sa cartographie, sa géologie, son histoire, son atmosphère, son champ magnétique et tant d'autres." Si cela n'est pas l'exposé de ce qui m'intéresse chez Mercure... Je mettrai peut-être l'accent sur la cartographie, puisque c'est plus d'une demi-planète qu'il nous reste à découvrir. Je suis également curieux de connaître dans quelle mesure le volcanisme l'a remodelé. En résumé c'est Mercure en tant que planète, avec l'ensemble de ses traits, qui m'attire.
Pour ce qui est des liens, on peut entamer une découverte de Mercure avec ceci :
Des informations : http://sse.jpl.nasa.gov/planets/profile.cfm?Object=Mercury
La mission MESSENGER : http://messenger.jhuapl.edu/
Des images : http://photojournal.jpl.nasa.gov/targetFamily/Mercury
L'actualité mercurienne : http://www.mercurytoday.com/
Le voyage de Mariner 10 raconté : http://history.nasa.gov/SP-424/sp424.htm
Un atlas édité par la NASA, dont j'ai loué la version papier : http://history.nasa.gov/SP-423/sp423.htm
Une explication pour la résonance 2 : 3 : http://www.obspm.fr/actual/nouvelle/jul04/merc.fr.shtml
La surface de Mercure est divisée en quatre quartiers qui vont par paires. Il y a deux quartiers chauds et deux quartiers tièdes, opposés deux à deux. Chaque quartier chaud est exposé au Soleil en alternance au moment du passage au périhélie, alors que les quartiers tièdes connaissent toujours des midis à l'aphélie, chacun son tour également. Il y a donc bien une variation longitudinale des températures : le thermomètre monte à 430 degrés sur les quartiers chauds, alors qu'il n'atteint jamais 300 degrés sur un quartier tiède.
L'Union Astronomique Internationale a pris une convention judicieuse : l'orgiine des longitudes mercuriennes, analogue du méridien de Greenwich, se situe en plein milieu de la face exposée au Soleil pendant le premier passage au périhélie de l'année 1950. Les quartiers chauds sont par conséquent centrés sur 0 et 180 degrés de longitude, alors que les quartiers tièdes s'étendent autour des méridiens 90 et 270 degrés. La face photographiée par Mariner 10 est centrée sur un quartier tiède, avec un décalage d'une quinzaine de degrés.
Je voudrais complémenter ici sur le déroulement d'un jour solaire. On sait que sa durée dépend de la contribution de la rotation et de la révolution de la planète. Ces deux contributions sont contraires dans le cas de Mercure comme dans celui de la Terre : la rotation a pour effet de faire se déplacer le Soleil d'est en ouest, alors que la révolution agit en sens inverse. Mais il y a moyen de se rendre compte d'une chose : à l'approche du périhélie, le mouvement de révolution est si rapide qu'il surpasse la rotation, en terme de vitesse induite sur le déplacement apparent du Soleil. Concrètement, l'astre du jour ralentit progressivement sa course, s'arrête, se déplace de quelque degrés en sens inverse, s'immobilise de nouveau et redémarre dans le bon sens. Phénomène unique dans tout le Système Solaire, et les boucles de rétrogradations des planètes supérieures n'imitent cela que pâlement !
On pense encore assez à le signaler, Mercure est la seule surface planétaire sur laquelle on a trouvé des traces de contraction globale, suite à un refroidissement. On a repéré plusieurs falaises qui sectionnaient nettement des cratères, parfois longues d'un demi-millier de kilomètres et hautes de trois. On estime ainsi que la planète a vu son diamètre diminuer de plusieurs kilomètres. Si Mercure est le seul territoire à connaître ces figures géologiques elles aussi uniques en leur genre, c'est probablement parce que son noyau est très important par rapport au globe entier. Or le métal qui compose ce noyau est plus sensible aux variations de températures. De cette manière, la contraction est simplement plus sensible au niveau de Mercure, sans nécessairement avoir été plus marquée.
A lui tout seul, le noyau métallique de Mercure est certainement plus gros que la Lune ! La raison invoquée est un impact colossal avec une protoplanète, qui a déblayé l'essentiel du manteau rocheux. Sans cela, Mercure serait aujourd'hui un jumeau chaud de Mars, si pas légèrement plus grand et massif. C'est-à-dire avec des volcans géants et pourquoi pas des traces d'écoulements aquatiques anciens, mais sans atmosphère résiduelle.
Par ailleurs, un dispositif de déflection du vent solaire existe déjà au niveau de Mercure : son champ magnétique. La présence de celui-ci est un total inattendu, et elle attend encore une explication satisfaisante.
La présence de glace aux pôles mercuriens est plus que probable, mais pas encore entièrement certifiée. Au pôle nord, ce matériau volatil est présent dans plusieurs cratères, alors qu'au pôle sud, il se limite à un seul cratère de 167 kilomètres de diamètres, Chao-Meng-Fu.
Dernière édition par Naos le Sam 14 Aoû - 18:19, édité 2 fois | |
| | | DINOULIX Planète
Nombre de messages : 156 Age : 57 Localisation : Toulouse age : 39 Date d'inscription : 26/07/2005
| Sujet: Re: Mercure : le complément bien mérité Dim 10 Déc - 2:08 | |
| Purée ... Merci de tous ces liens, et merci aussi de toutes ces autres informations que tu viens de présenter sur ce fil de discussion. J'avais prévu (uniquement par calcul), dans la page web que j'ai dédié voici un an à Mercure, l'existence étonnante de longitudes chaudes et de longitudes froides. Mais je ne me suis pas donné les moyens de vérifier que le Soleil pouvait ralentir dans la voûte céleste au point de faire mine d'aller dans le sens inverse. A ma connaissance, le champ magnétique mercurien est sûrement insuffisant pour permettre à cette planète d'avoir une atmosphère. La vision qui se dégage, d'une possible occupation de Mercure, est à mon avis la suivante. 1) Chacune des régions pôlaires, entourée d'une muraille localement naturelle et localement artificielle, renforcée aux longitudes chaudes et bardée de panneaux solaires exposés constamment de plein fouet au Soleil, c'est-à-dire parallèlement à l'axe de rotation. Dans ces régions, forages, creusement de galeries, tentatives de se rapprocher du plus fabuleux gisement de fer de tout le système solaire: le noyau mercurien. 2) Sur les longitudes tièdes, moyens de communication permettant de se déplacer d'un pôle à l'autre. 3) Ceinture équatoriale ... Deux finalités imaginables. a) Constamment exposé au zénith, un dispositif roulant mesurera l'intensité du vent solaire (détection d'orages solaires) et, peut-être, expérimentera des moyens de le repousser. b) Le long de cette ceinture, observations astronomiques sur l'ensemble de la voûte céleste, mettant en valeur le rythme relativement rapide des jours sidéraux par rapport aux jours solaires: en une nuit, plus d'un jour sidéral s'écoule. J'imagine des endroits construits en profondeur, reliés à la surface par de vastes puits de lumière offrant un bon angle de vision sur la voûte céleste tout en étant escamotables pendant la journée. | |
| | | Naos Modérateur
Nombre de messages : 2325 Localisation : Liège Date d'inscription : 09/03/2005
| Sujet: Re: Mercure : le complément bien mérité Dim 10 Déc - 14:22 | |
| - Citation :
- le champ magnétique mercurien est sûrement insuffisant pour permettre à cette planète d'avoir une atmosphère.
C'est un fait : une molécule ou un atome gazeux ne reste autour de Mercure que quelques heures, statistiquement parlant. D'après les observations fragmentaires de Mariner 10 et celles contradictoires menées depuis le sol terrestre, la masse totale de l'atmosphère doit se situer dans l'ordre de grandeur de la tonne. Autre d'une planète de presque 5000 kilomètres de diamètre. Mais une chose est sûre, c'est que l'induction magnétique est suffisamment puissante pour contrer le vent solaire et de préserver la surface mercurienne d'un bombardement par des particules chargées. Ce n'est que lors des éruptions les plus puissantes que le "bouclier" constitué par le champ magnétique peut se rétracter jusqu'à la surface de la planète. La quasi-absence d'atmosphère empêche bien entendu l'apparition d'aurores polaires. S'il nous prenait l'envie d'exploiter le noyau mercurien, on devrait tomber nez à nez avec une couche externe liquide, car il faut bien trouver une origine au champ magnétique global. L'exploitation d'astéroïdes sera à mon humble avis plus rentable, car il n'y a pas à forer à travers six-cents kilomètres de roc. J'ai aussi remarqué que j'avais placé un des liens en citation au lieu d'en hypertexte, c'est corrigé. Et en parlant de lien, on peut en fouillant sur le site de MESSENGER trouver l'animation suivante : http://btc.montana.edu/messenger/Interactives/ANIMATIONS/Day_On_Mercury/day_on_mercury_full.htm Remarquez que nous sommes là en plein milieu d'un quartier chaud, car le Soleil passe le méridien au périhélie et se lève à l'aphélie. Ce n'est malheureusement pas le meilleur endroit pour observer cet événement, car le tout se déroule sur plusieurs jours terrestres et on n'a pas de repère pour juger du mouvement apparent du Soleil. Le phénomène est certainement le plus spectaculaire lorsqu'on l'observe depuis un quartier tiède (vous le savez maintenant, depuis 90 ou 270° de longitude), car le Soleil est en train de s'y lever ou de s'y coucher. Imaginez cette scène : explorateur mercurien, on voit la nuit se terminer. Pas d'aube, non, le ciel ne s'éclaircit pas. Plein Est, c'est une lumière blanchâtre qui s'élève en auréole sur l'horizon, celle de la couronne solaire. Cet éclairage forcit lentement, et avec de la chance et de l'attention, on peut même finir par apercevoir des flammèches roses garnir la ligne d'horizon ; les protubérances annoncent le lever immiment de l'astre du jour. Dans la direction opposés, les sommets des collines et les remparts de cratères sont déjà éclairés, l'ombre dans laquelle nous baignons perd graduellement de sa profondeur. Enfin, une lumière aveuglante surgit soudain de son écrin coronal, et le sol baigne maintenant dans une teinte grise et lumineuse, ce sol qui nous paraîtrait noir comme charbon sous un éclairage terrestre. Le ciel a gardé son noir d'encre, mais seules quelques étoiles, parmi les plus brillantes, sont encore visibles. Au fil des heures, le luminaire qui monte sur l'horizon prend une forme de disque de plus en plus complet. Il n'en faudra pas moins très longtemps pour que le Soleil s'inscrive entièrement dans le ciel. Nous avons beau rester attentifs au mouvement du disque solaire, il semble avoir les pires difficultés à continuer son ascension. Un collègue non-informé du phénomène qui est en train de se produire plaisanterait même en accusant le Soleil de s'être levé trop tôt et d'avoir changé d'avis, en ne croyant pas si bien dire ! Le disque solaire se rapproche nettement de l'horizon jusqu'à rentrer en contact avec lui et de s'y dissimuler. Une semaine après un lever de Soleil éblouissant, la nuit et l'obscurité sont revenue, ce qui est d'autant plus inattendu de la part de la planète au jour le plus long. Cependant, on ne peut pas tout à fait parler d'obscurité, car la lumière de la couronne solaire persiste. Pour terminer, le temps semble avoir repris son cours normal, et le Soleil a tôt fait de revenir en vue pour entamer une traversée véritable du ciel, qui durera pas moins de trois mois terrestres. Tout ceci s'étend en réalité sur presque trois semaines, la durée qui sépare deux arrêts du mouvement apparents du Soleil étant de huit jours (quatre jours avant et quatre jours après le passage au périhélie). | |
| | | NGC6543 Planète
Nombre de messages : 209 Age : 35 Date d'inscription : 05/01/2006
| Sujet: Re: Mercure : le complément bien mérité Lun 11 Déc - 13:24 | |
| Eh bien ! Je ne m'étais jamais imaginé de tels "phénomènes" par rapport au mouvement apparent du Soleil sur Mercure...
Sur l'animation, le jour solaire et la révolution de la planète sont synchronisés, est-ce fait exprès ? | |
| | | Naos Modérateur
Nombre de messages : 2325 Localisation : Liège Date d'inscription : 09/03/2005
| Sujet: Re: Mercure : le complément bien mérité Lun 11 Déc - 16:19 | |
| C'est une réalité. En une révolution autour du Soleil, celui-ci a traversé le ciel.
La présentation de la conférence est désormais en ligne : http://www.astro.ulg.ac.be/~sal/activite.htm | |
| | | DINOULIX Planète
Nombre de messages : 156 Age : 57 Localisation : Toulouse age : 39 Date d'inscription : 26/07/2005
| Sujet: Re: Mercure : le complément bien mérité Lun 11 Déc - 23:08 | |
| Chapeau, pour ta belle fougue mercurienne. Je souffre de constater que je suis trop loin pour aller à cette conférence. Sera-t-elle filmée ? Quant aux levers de Soleil de Mercure, particulièrement spéciaux en certaines longitudes comme tu le signales, je pense qu'ils seront quand même de pâle figure par rapport à ceux qui auront lieu sur Vénus lorsque celle-ci, débarrassée de son CO2, aura une atmosphère d'environ 3-4 bars similaires à la nôtre, hormis la quasi absence de vapeur d'eau. Ce sera beau à en couper le souffle. Et long ! Très long. (Bon, certes, moins long que sur Mercure ... Je te l'accorde.) | |
| | | DINOULIX Planète
Nombre de messages : 156 Age : 57 Localisation : Toulouse age : 39 Date d'inscription : 26/07/2005
| Sujet: Re: Mercure : le complément bien mérité Lun 11 Déc - 23:14 | |
| - NGC6543 a écrit:
Sur l'animation, le jour solaire et la révolution de la planète sont synchronisés, est-ce fait exprès ? Ne le disais-je point ? "1 jour solaire pour deux années sidérales" ? Donc ... 1/2 jour solaire pour une année sidérale (révolution de la planète). Ce que tu n'as peut-être pas saisi, c'est que par jour solaire on entend la succession d'un jour et d'une nuit. | |
| | | NGC6543 Planète
Nombre de messages : 209 Age : 35 Date d'inscription : 05/01/2006
| Sujet: Re: Mercure : le complément bien mérité Mar 12 Déc - 14:58 | |
| Oui, tu as raison. J'ai utilisé le mot "jour" selon la définition habituel du terme, c'est-à-dire "lorsqu'il fait clair", bref, lorsqu'il ne fait pas nuit ! Au temps pour moi. | |
| | | 5ème Dimension Satellite
Nombre de messages : 51 Date d'inscription : 23/09/2007
| Sujet: Retour sur Mercure Lun 24 Sep - 9:13 | |
| Bonjour à tous Mercure sera certainement une planète au devenir intéressant pour les nations. Elle doit posséder une réserve énorme d'hélium3. Cet hélium risque de devenir dans quelques dizaines d'années notre future source d'énergie et seules les planètes sans atmosphère en possèdent suffisamment . Mais, il est vrai que les difficultés techniques sont énormes. De toute façon, des missions vers toutes les planètes vont se faire plus nombreuses. La disparition des matières premières fossiles sur la terre nous y contraindra. J'ai vu Mercure dans le ciel au coucher du soleil, il y a quelques années. C'est un spectacle assez rare. | |
| | | Naos Modérateur
Nombre de messages : 2325 Localisation : Liège Date d'inscription : 09/03/2005
| Sujet: Re: Mercure : le complément bien mérité Lun 24 Sep - 11:11 | |
| De l'hélium 3, on en cherche d'abord sur la Lune. Il se trouve que les réserves ne sont pas si rentables que cela (les quantités sont certes alléchantes, mais l'effort d'extraction est prohibitif). Mercure, compte tenu de sa distance, ne pourra vraisemblablement pas être exploité. | |
| | | 5ème Dimension Satellite
Nombre de messages : 51 Date d'inscription : 23/09/2007
| Sujet: Re: Mercure : le complément bien mérité Lun 24 Sep - 12:25 | |
| Sauf, si l'intelligence artificielle fait de grands progrès. L'extraction de l'Hélium3 ne demande pas une connaissance énorme. C'est plutôt la transformation et le point de "fusion" très élevé qui pose problème ainsi que la présence humaine prolongée sur les planètes ou sur les satellites naturels. C'est pour cela que l'intelligence artificiel va jouer un grand rôle. Je crois que les utilisateurs du futur accélérateur "CITER" ont prévu l'étude de cet hélium dans leurs programmes de recherche. Cette énergie n'émet pas de radioactivité et est intéressante à ce titre. Maintenant, le cout ? Je ne pense pas que cela deviennent un frein. Si nous voulons (c'est de la prospective) continuer évolution notre technologique. Nous devrons , par obligation, aller dans le système solaire chercher les matières premières. C'est inéluctable et même si le cout en très élevé, il faudra en passer par là. Le fait que le président américain Bush veuille relancer le programme lunaire n'est pas anodin, de même que le programme de reconnaissance de la planète Mars qui coute un certain nombre de milliards de dollars comme tous les programmes de reconnaissance spatiale. L'intelligence artificielle sera l'élément clé de cette conquête et engendrera sur terre un effet pervers : le remplacements, dans les emplois manuels et inintéressants, des humains par des robots. Ce n'est pas pour demain, certes, mais il faut y réfléchir conjointement avec les découvertes sur la robotique. PS : Est-ce que Mercure a une atmosphère ? Sa faible gravité démontre le contraire. Si, par contre, le magnétisme existe; il n'y a pas d'hélium3 dessus. | |
| | | Naos Modérateur
Nombre de messages : 2325 Localisation : Liège Date d'inscription : 09/03/2005
| Sujet: Re: Mercure : le complément bien mérité Lun 24 Sep - 13:48 | |
| Mercure n'a pas d'atmosphère au sens terrestre du terme, mais ce que l'on pourrait appeler une exosphère. C'est une enveloppe de gaz extrêmement ténue en contant renouvellement. Ce qui caractérise physiquement une exopshère, c'est que d'une part les particules peuvent facilement s'échapper dans l'espace, et d'autre part que les collisions entres particules et le sol sont plus nombreuses que les rencontres entre particules. Dans l'exosphère mercurienne, ces particules sont à l'état d'atomes (on n'y a pas détecté de molécules).
Un champ magnétique global a été décelé autour de Mercure. Les données sont fragmentaires, mais elles rentrent bien dans le cadre d'un champ magnétique global dipolaire, engendrant une magnétosphère semblable à celle de la Terre, quoique plus petite. On y a détecté une onde de choc à l'avant (dans la direction du Soleil) et certains auteurs supposent la présence de ceintures de radiations.
Cela dit, une autre source est possible pour ce champ magnétique ; nous en saurons peut-être plus dans quatre mois. | |
| | | Odyssée Supernova
Nombre de messages : 530 Age : 38 age : 24 Date d'inscription : 18/04/2010
| Sujet: Re: Mercure : le complément bien mérité Sam 14 Aoû - 18:05 | |
| Les deux premiers liens donner par Naos ne marchent pas, dommage ! | |
| | | Naos Modérateur
Nombre de messages : 2325 Localisation : Liège Date d'inscription : 09/03/2005
| Sujet: Re: Mercure : le complément bien mérité Sam 14 Aoû - 18:20 | |
| Cet article n'existe plus nulle part : le site est maintenant hors-service et j'ai perdu le document original. Je me suis occupé d'effacer les deux liens. | |
| | | curiousman Ptit nouveau
Nombre de messages : 1 Date d'inscription : 12/08/2012
| Sujet: Implications de l'avance du périhélie de Mercure Dim 12 Aoû - 7:57 | |
| L'avance du périhélie de Mercure d'environ 43" d'arc par siècle signifie-t-elle que la planète Mercure se rapproche de plus en plus du Soleil ...pour finalement disparaître totalement dans le Soleil ? Est-ce possible de déterminer le moment d'un tel évènement par calcul "newtonien" ou "relativiste" ? Si tel est le cas, tout projet d'exploitation humaine - ou robotisée - des ressources de matières premières sur Mercure sera forcément limité dans le temps, comme la colonisation humaine sur la planète Mars sera limitée à environ 10 millions d'années, puisque le satellite Phobos franchira la limite de Roche martien ...dans 11 millions d'années , et donc entrera en collision avec la planète rouge ! Curiousman [b] | |
| | | Naos Modérateur
Nombre de messages : 2325 Localisation : Liège Date d'inscription : 09/03/2005
| Sujet: Re: Mercure : le complément bien mérité Dim 12 Aoû - 23:25 | |
| L'avance du périhélie ne mène pas ce point vers le Soleil, mais vers l'avant du mouvement orbital de Mercure, perpendiculairement à la direction du Soleil. Tout se passe comme si l'orbite mercurienne pivotait sur elle-même, dans son propre plan, et autour d'un axe passant par le Soleil.
En images : http://einstein.stanford.edu/Media/MercuryPerihelion-Flash.html | |
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| Sujet: Re: Mercure : le complément bien mérité | |
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| | | | Mercure : le complément bien mérité | |
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