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 Cassini rempile

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Naos
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MessageSujet: Cassini rempile   Cassini rempile EmptyMar 15 Avr - 20:09

La nouvelle n'est en soi pas une surprise, car on pouvait s'attendre à la voir tomber à tout moment : la NASA vient d'officialiser la prolongation de la mission de la sonde Cassini, en orbite autour de Saturne.

En orbite autour de la planète aux anneaux depuis le 1 juillet 2004 pour une mission de quatre ans, ses activités se poursuivront au moins deux ans après le terme de la mission primaire, c'est-à-dire jusqu'au 30 juin 2010 au total.

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Durant cette phase d'extension, Cassini bouclera 60 orbites supplémentaires autour de Saturne. Ce trajet sera jalonné de 26 survols de Titan, sept d'Encélade, et un survol rapproché pour chacun des satellites Dioné, Rhéa et Hélène. L'étude des anneaux, de la magnétosphère et de la planète-même reste évidemment au programme.

Cassini a émerveillé le monde entier par ses visions fantastiques de ce que d'aucuns considèrent comme le plus bel objet du Système Solaire. Cette mission a représenté pendant les quatre dernières années une véritable mine de découvertes fracassantes sur le monde saturnien. L'image que se font les scientifique de Saturne et de ses compagnons a changé du tout au tout avec Cassini. L'engin fonctionne toujours parfaitement, si ce n'est les menues faiblesses, heureusement sans danger, montrées par trois instruments. Pour toutes ces raisons, une prolongation de la mission semblait presque inévitable.

D'après les découvertes autorisées par Cassini, il semble qu'une couche d'eau liquide puisse exister sous la surface d'Encélade, de laquelle sont éjectés des imposants geysers de glace. Ce petit satellite, qui ne représentait pas de grande particularité avant la mission Cassini, focalise désormais toute l'attention des opérateurs, qui vont orchestrer un survol en rase-motte, à moins de 25 kilomètres d'altitude.

Si la révélation de la vraie personnalité d'Encélade passe incontestablement pour l'une des plus éclatantes contributions de la mission Cassini, le plus gros satellite saturnien n'est pas en reste : on a observé Titan comme on l'imaginait, et bien plus encore. Bien qu'extrêmement exotique, ce petit monde recèle d'intéressantes analogies avec la Terre, notamment des lacs, des rivières, des bras de mer, des dunes, des nuages, de la bruine, de la pluie, de la neige, des montagnes et - c'est possible - des volcans.

Il faut reconnaître que personne ne pouvait attendre, ni même espérer ou rêver à ce que Cassini nous a donné à voir concernant ces deux satellites. La mission étendue se focalisera davantage sur ces deux centres d'attention, révélés comme tels pendant la mission primaire.

Un moment fort de cette prolongation sera l'observation de l'équinoxe saturnien en août 2009. Le pôle Nord de Saturne consommera alors ses retrouvailles avec un astre qu'il n'a pas vu depuis une quinzaine d'années : le Soleil. Ce sera une opportunité unique d'observer des changements saisonniers dans l'atmosphère de Saturne, de même que dans celle de Titan seul satellite du Système Solaire à posséder une enveloppe atmosphérique appréciable. Les deux sondes Voyager ont, en 1980 et 1981, survolé la planète Saturne aux alentours d'un tel équinoxe, mais la brièveté de leurs observations ne leur donne qu'une valeur d'instantanés, contrairement à toute une fin d'hiver saturnien suivie de près par Cassini.

Dans le panel des sondes interplanétaires, Cassini représente l'artillerie lourde : bien peu peuvent rivaliser avec son gabarit d'autobus et ses douze instruments. Envoyé dans l'espace il y a plus de dix ans, gravitant autour de Saturne depuis bientôt quatre ans, Cassini a déjà derrière lui soixante-deux révolutions autour de la planète, quarante-trois survols de Titan, douze approches avec les grands satellites saturniens, ce qui lui a permis de remplir son port-folio avec 140 000 images. Plus de 2000 ont été traitées et mises à disposition directe du grand public. Le survol de Jupiter, duquel Cassini a pris les meilleures clichés à ce jour, reste un moment fort d'une odyssée vers le Système Solaire externe longue de trois milliards et demi de kilomètres.

Impossible non plus de passer sous silence l'admirable succès du module Huygens, qui a effectué l'aller simple Terre-Titan à califourchon sur le dos de Cassini : les quelques heures de fonctionnement, si elles passent pour éphémère face à la longévité du "vaisseau amiral", ne représentent pas moins l'atterrissage le plus lointain jamais suivi depuis notre planète, à une distance dépassant largement le milliard de kilomètres. Les données acquises par les six instruments de Huygens furent très précieuses pour dresser le tableau de la surface titanienne, au propre comme au figuré.

Les batteries de Cassini fonctionnent sur la désintégration naturelle du plutonium, et du dégagement de chaleur qui s'ensuit ; il y a encore assez de réserves à bord pour achever l'extension de mission, et même pour en entamer une seconde, qui durerait alors jusqu'en 2012. Même si nous n'en sommes pas encore là, force est d'admettre et d'envisager que les observations menées par Cassini pendant sa prolongation de mission dispersent la semences de futures missions expressément ciblées vers Titan et Encélade, qui devraient débuter à l'horizon 2030...
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Myast
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MessageSujet: Re: Cassini rempile   Cassini rempile EmptyMar 18 Nov - 23:49

Parlant de Titan, j'ai entendu de nombreuses contreverses auxqu'elles on fait allusion d'une vie extra-terrestre. L,on parle notament de présence d'eau, est-ce qu,elle est sous forme liquide? Je crois avoir entendu cela quelque part et si elle est réellement liquide, comment cela ce fait-il? Est-ce à cause des activitées volcaniques? J'ai parlé d'une molécule autre que l'ADN dans une autre discussion (je sais que j'ai beaucoup d'imagination) mais ce serait tout de même plausible, est-ce qu'il y aurait précense de silicium ou carbone?

Finalement est-ce que vous pensez qu'il pourrait avoir de la vie sur Titan? moi je suis septique.

Amicalement votre
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Naos
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MessageSujet: Re: Cassini rempile   Cassini rempile EmptyMer 19 Nov - 13:55

La vie sur Titan est loin de faire l'objet de controverses, en fait. Car tous les points de vues se rejoignent et toutes les études concluent à la même chose : la vie sur Titan est impossible.

Il y a de l'eau liquide sur Titan, mais il faut préciser plusieurs choses à son sujet : elle n'est pas pure (c'est probablement un mélange d'eau, d'ammoniac, de méthane), elle est souterraine, sous une croûte de glace (plus ou moins pure, quant à elle), et elle n'a pas été liquide pendant toute l'histoire du satellite.

Selon certains exobiologistes, le mélange de l'eau avec d'autres volatils et le caractère souterrain ne sont pas des obstacles, mais sans suffisamment de temps, la vie ne peut pas se développer.

L'intérêt de Titan est qu'il contient des substances organiques synthétisées naturellement qui arrivent probablement juste avant les molécules franchement "vivantes". En ce qui concerne la vie sur Terre, nous connaissons bien les briques, nous savons à quoi ressemble l'édifice terminé, mais nous avons perdu la trace du dressement des murs et de l'installation du toit. Tout cela se trouve, pense-t-on, sur Titan. Le processus ne s'est pas avancé plus loin en raison des basses températures. Une surface comme celle de Titan, exposée assez longtemps à une température clémente, pourrait finir par grouiller de micro-organismes ressemblant de près ou de loin à nos plus lointains ancêtres.
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seb79
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MessageSujet: Re: Cassini rempile   Cassini rempile EmptyVen 21 Nov - 10:13

D'un autre côté, on en apprend tous les jours sur la capacité de la vie à s'infiltrer partout, dans des conditions aussi extrêmes qu'improbables ...

La seule chose qui reste sûre (enfin dans mon esprit en tout cas) : c'est que nous ne savons ni définir avec précision le processus de complexification qui mène à la vie, ni mesurer la capacité de la vie à émerger de tel ou tel environnement ou à s'y adapter.

Qui aurait prédit l'existence de vie (grouillante) dans les abysses noires et glacées des océans terrestres, ou autour des fameux fumeurs noirs où la température excède la centaine de degrés et où les animaux s'accomodent d'un environnement riche en métaux lourds ... Qui aurait prédit que des animaux ("type acarien" il me semble) puissent résister au vide spatial, ou que des bastéries terrestres puissent un jour polluer (ne serait-ce qu'un temps donné) le système solaire par le biais de nos missions d'explorations ?

Dire que la vie sur Titan est hautement improbable, c'est certain, dire catégoriquement qu'elle est impossible, je pense que ça l'est moins ...
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MessageSujet: Re: Cassini rempile   Cassini rempile EmptyVen 21 Nov - 17:32

Il me semble au contraire que les informations accumulées sur Titan jusqu'ici sont des indications fermes de l'absence de vie sur cet objet.

D'autre part, le raisonnement "on a découvert des formes de vie inattendues dans des environnements extrêmes, donc il supposer qu'il y a aussi de la vie dans des environnements très extrêmes" est spécieux. Ce n'est pas parce qu'on a été surpris quelques fois sur Terre qu'on doit nécessairement et raisonnablement s'attendre, sous prétexte de ne pas paraître arriéré, à voir des organismes proliférer partout. Les limites de la vie sont bien quelque part, et même si nous ne savons pas où exactement, Titan se trouve au-delà.

Il faut aussi faire la part des choses entre subsister et apparaître, deux actions qui ne mobilisent pas les mêmes compétences de la part des organismes vivants. Une des caractéristiques d'un tel organisme est de maintenir par régulation un état interne favorable à son activité, même si les conditions externes sont fluctuantes au point de devenir hostiles. Mais si l'on se reporte avant l'apparition de la vie, il devient évident que ces capacités de régulation et d'adaptation n'existent pas. Les conditions extérieures doivent alors être favorables dès le départ pour permettre aux constituants de la vie se s'assembler, que la vie proprement dite apparaisse et puisse enfin utiliser sa capacité de régulation interne pour s'implanter dans d'autres milieux, où elle peut se maintenir sans grande difficulté, mais sans pouvoir toutefois y apparaître spontanément. Mars fait partie de ces environnements où des extrêmophiles peuvent subsister un certain temps sans avoir la possibilité d'y émerger.
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MessageSujet: Re: Cassini rempile   Cassini rempile EmptyVen 21 Nov - 19:23

Mais que savons-nous exactement sur le passa ge d,une simple molécule (ADN) à son mode cellulaire. Absolument rien si je suis dans le champ dîtes moi le! Ce que Seb79 à inscrit augnemente mon raisonnement que c'est absurbe de croire qu'une molécule, de la matière atomique soit devenue intelligente.

Amicalement votre
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MessageSujet: Re: Cassini rempile   Cassini rempile EmptyVen 21 Nov - 21:49

Il y a des choses qu'on ne peut comprendre parce qu'elles sont absurdes, et des choses qu'on ne peut comprendre parce qu'elles sont compliquées. L'émergence de l'intelligence dans un réseau cellulaire fait partie de la deuxième catégorie.
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MessageSujet: Re: Cassini rempile   Cassini rempile EmptyVen 21 Nov - 23:14

Naos, tu parles vraiment bien et je t'assure que ce que tu dis est très convaincant, y compris à mes oreilles. Smile

Pourtant, je ne peux m'empêcher de repenser à cette "idée" (lubie ? rumeur ?) qui circulait il n'y a pas si longtemps sur le fait que la vie pouvait surgir ailleurs que du carbone, autrement dit du sillicium (honnêtement je ne saurais pas citer de sources) ...
Excuse moi si je m'exprime en de mauvais termes, mais quand j'entends ça, le message qui me parvient c'est qu'on est en pleine incertitude, et que nos connaissances en la matière sont branlantes, considérant que la carbone est le socle de la vie sur Terre.

Que doit-on penser après de telles supposition ? Que les gens qui les évoquent sont en plein délire ou simplement pas sérieux ?

Où la différence entre une vie carbonée ou sillicée (j'invente probablement le mot lol) est-elle finalement plus une nuance qu'une différence ?
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MessageSujet: Re: Cassini rempile   Cassini rempile EmptySam 22 Nov - 0:37

Ces formes de vie alternatives ne sont pas des rêves éveillés : on peut les envisager, même si on nage dans le flou quand on s'y intéresse.

Vivre, c'est en quelque sorte jouer un rôle, remplir plusieurs fonctions. Nous ne connaissons qu'une seule manière de remplir ces fonctions, et cette manière est commune à tous les organismes terrestres. Cela étant dit, il n'est pas interdit d'imaginer d'autres manières de remplir les fonctions vitales, comme on peut peindre un même tableau à l'eau ou à l'huile. Remplacer le silicium par le carbone est l'une de ces alternatives. Je ne peux pas citer de sources non plus sur ce sujet particulier, mais j'en ai entendu parler aussi.

Il est pourtant un fait important à signaler, quand on se met à comparer les alternatives entre elles : la vie telle que nous la connaissons sur Terre utilise la manière la plus facile de remplir les fonctions, les capacités qui définissent la vie. Les exobiologistes n'opèrent donc pas une limitation drastique quand ils se bornent à rechercher la vie "telle que nous la connaissons", car cette forme de vie est justement celle qui a eu le plus de chances d'émerger sur une autre planète que la nôtre.

Dans le cas particulier du silicium, on tient le raisonnement suivant : les organismes vivants, même les plus primitifs, restent des assemblages de molécules complexes, autant par le nombre d'atomes qui les composent que par leur forme. De telles molécules (on devrait même parler de supramolécules, parfois) peuvent exister à partir du carbone car un atome de carbone peut établir quatre liaisons bien stables avec d'autres atomes, ce qui est un atout indéniable pour envisager la constitution de grosses molécules. Chimiquement parlant, l'élément qui ressemble le plus au carbone est le silicium. Lui aussi peut établir les fameuses quatre liaisons atomiques. Un bémol, toutefois : les liens que peut nouer le silicium sont moins solides que ceux du carbone. Des acides aminés, des protéines et autres acides nucléiques ne peuvent pas atteindre leur plein potentiel si on remplace leurs atomes de carbone par du silicium.

D'autres avis tirant un peu sur le délire mystique affirment en substance qu'une vie basée sur le silicium existe déjà, et qu'on l'a inventée : c'est l'intelligence artificielle des robots et ordinateurs...

Une vie silicée est une alternative parmi d'autres, comme d'autres bases de l'ADN que A-T-C-G, un autre solvant que l'eau pour "faire la cuisine" dans les cellules, une autre réaction que l'oxydation pour assurer le métabolisme, etc.

Mais dans une discussion à propos de la vie sur Titan, étant donné que la surface titanienne plie sous le poids des hydrocarbures, invoquer des formes de vie non-carbonées a peu d'utilité... Mais dresser les contours d'une forme de vie qui utilise le méthane liquide à la place de l'eau comme solvant est déjà plus sérieux.
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MessageSujet: Re: Cassini rempile   Cassini rempile EmptySam 22 Nov - 1:46

Je suis encore dans le doute en ce qui concerne une vie sur Titan, quoi que je crois plus qu'il n'y a pas de vie. Mais petite absurtité, si la vie sur Titan existe et qu'elle est plus qu'au mode procaryote, peut-être ils sont en train de dijoncter un peu comme lorsque nous appercevons des O.V.N.I?

C'est pour rire
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MessageSujet: Re: Cassini rempile   Cassini rempile EmptySam 24 Avr - 15:47

Le son et lumière d'un orage sur Saturne

Citation :
Les chercheurs du Jet Propulsion Laboratory viennent de présenter le premier film montrant un orage sur une autre planète que la Terre.

En orbite autour de la planète aux anneaux depuis 2004, le vaisseau Cassini a pu y observer une dizaine d'orages, dont un exceptionnellement long de janvier à octobre 2009. La durée de ces phénomènes n'a d'égale que leur puissance : chaque orage se solde par plusieurs milliers d'éclairs qui provoquent l'émission d'ondes radio dix mille fois plus fortes que celles des orages terrestres.

Malgré leur intensité lumineuse, les éclairs sont difficilement détectables par Cassini qui navigue à plus de deux millions de kilomètres de Saturne. Même lorsque le disque de la planète est plongé dans l'ombre, la diffusion de la lumière solaire par les anneaux rend la surface de Saturne trop lumineuse. Les scientifiques ont donc attendu que les anneaux soient éclairés par la tranche, ce qui s'est produit à l'équinoxe, en août 2009. Quelques semaines plus tard un violent orage leur a donné la possibilité d'enregistrer des signaux visuels et sonores assez puissants pour être exploitables conjointement.

« C'est la première fois que nous observons le flash de foudre dans le rayonnement visible et que nous obtenons en même temps les données radio » a expliqué Georg Fischer, membre de l'équipe scientifique en charge des analyses radio basée à l'Institut de Recherches Spatiales de Graz, en Autriche. Ces ondes ont été enregistrées par Cassini grâce à l'instrument RPWS (pour Radio and Plasma Wave Science), un système de mesure électrique et magnétique dont les quatre récepteurs couvrent les fréquences de 1 Hz à 16 MHz. Les orages sur Saturne, qui avaient déjà été détectés par les sondes Voyager dans les années 1980, se concentrent dans une bande située à 35° au sud de l'équateur que les scientifiques ont surnommée Allée des tempêtes.

Sur la séquence vidéo réalisée en noir et blanc par la NAC (pour Narrow Angle Camera), la caméra à longue focale de Cassini, on peut observer le flash des éclairs et entendre leur grésillement. Les lueurs d'environ 300 kilomètres de diamètre se produisent au sein d'un nuage dix fois plus long. Pour Georg Fischer et ses collègues, les ondes radio émises par ces orages vont également permettre d'étudier l'ionosphère de Saturne, la plus haute couche atmosphérique de la planète où l'on observe régulièrement des aurores polaires.