Bien sûr qu'il y a des pluies acides sur notre planète, je crois que cela se sait suffisamment.
J'envisage que tu fasses en réalité référence à la planète Vénus, mais je modère tout de suite mes propos en précisant qu'il s'agit bien davantage d'un crachin acide que de pluies acides.
Les volcans vénériens, qui ont toutes les chances d'être encore actifs aujourd'hui, rejettent du dioxyde de soufre (SO2) dans l'atmosphère, gaz qui finit par envahir toutes les couches d'air, jusqu'au plus hautes.
En altitude, les rayons ultraviolets sont suffisamment nombreux pour casser un nombre appréciable de molécules de dioxyde de carbone (CO2), ce qui donne CO et O. Cette réaction de brisure peut aussi prendre forme avec une molécule d'eau, H2O ; l'essentiel est d'avoir un atome d'oxygène libre.
Car une réaction à trois participants va s'opérer : SO2 + O + H2O donne H2SO4. Ce que je viens d'écrire est la formule de l'acide sulfurique. Cet acide se combine (se dissous) avec de l'eau pour donner des gouttes microscopiques qui tombent lentement sur quelques dizaines de kilomètres. Il ne s'agit pas de pluie au sens propre et terrestre du terme, puisque les gouttelettes acides s'évaporent bien avant d'avoir atteint la surface.
La présence de dioxyde de carbone occasionne aussi l'apparition de pluies acides, car la réaction CO2 + H2O donne H2CO3, ce que l'on appelle l'acide carbonique. Cet acide est bien faible à côte de l'acide sulfurique, mais on lui doit tout de même le creusement des grottes !
Pour donner un autre exemple, on pense que les pluies acides des deux sortes ("carbo-acides" et "sulfur-acides") sévirent sur Mars pendant une partie de son histoire, plus précisément pendant que le volcanisme atteignait son pic d'activité et que par contre l'eau liquide commençait à se raréfier. Les lacs qui subsistaient étaient nourris pas des pluies rendues acides par la présence d'acides carbonique et sulfurique.
Une fois que ces pluies atteignaient le sol et y ruisselaient, les acides régaissaient avec la roche : l'acide sulfurique occasionnait la formation de sulfates, et l'acide carbonique conduisait à la synthèse de carbonates.
Evidemment, ces réactions n'étaient ni complètes ni instantanées : a tout moment, il restait un peu d'acides carbonique et sulfurique en même temps que des carbonates et des sulfates.
Et là quelque chose d'essentiel, dont nous mesurons encore les conséquences, va arriver. En effet, si les sulfates supportent bien l'acide carbonique, les carbonates quant à eux résistent mal à l'acide sulfurique. Ils eurent les pires difficultés à subsister au fond des eaux martiennes.
C'est pour cela que les robots envoyés sur Mars trouvent des sulfates à foison alors qu'à l'origine, ils cherchaient des carbonates !
Voilà je me suis beaucoup étendu sur le sujet, mais je crois avoir un peu recentré le sujet sur l'astrophysique ainsi...