C’est ce qu’indique une étude récente, basée sur des données de la NASA et de la NOAA. D’après elle, un retour à la normale est attendu pour le milieu de ce siècle. Un réel succès pour le protocole de Montréal, ratifié en 1987, dont l’objectif est de réduire le déficit en ozone dans la stratosphère.
La stratosphère, seconde couche de notre atmosphère qui s’étend de 10 à 50 kilomètres au-dessus du niveau de la mer, contient approximativement 90% de tout l’ozone atmosphérique. La couche d’ozone, ou ozonosphère, arrête la plus grande partie du rayonnement solaire ultraviolet dangereux pour les organismes vivants. Le rejet, par l’Homme, de divers gaz destructeurs d’ozone avait entraîné, dès 1979, une diminution alarmante de l’épaisseur de cette couche protectrice. En réponse à ces effets néfastes de l’activité humaine, un protocole international voit le jour à Montréal, en 1987, afin de réglementer l’utilisation de telles substances.
L’équipe de Eun-Su Yang, du Georgia Institute of Technology à Atlanta, a rassemblé et analysé les données issues de 25 ans d’observation de l’ozone stratosphérique. En combinant les mesures réalisées, à différentes altitudes, par des ballons-sondes, des instruments au sol, ainsi que par des satellites de la NASA et de la NOAA, ces chercheurs ont mis en évidence une inversion, commencée en 1997, de la tendance qu’avait l’ozone à se faire plus rare. « Ces résultats confirment que le Protocole de Montréal et ses amendements ont réussi à stopper la déficience en ozone dans la stratosphère », affirme Yang. Ses collègues et lui attribuent presque entièrement au Protocole de Montréal la reconstruction de la couche d’ozone au-delà de 17 km.
Ces données satellites montrent l'augmentation de chlore stratosphérique entre 1979 et 1997 et la diminution de l'épaisseur de la couche d'ozone qui en résulte. On voit également l'impact positif du protocole de Montréal puisque la couche d'ozone a entamé un processus de régénération.
Si la situation continue à évoluer en ce sens, les modèles atmosphériques prédisent, dans le meilleur des cas, que la couche d’ozone pourrait retrouver, vers le milieu du 21ième siècle, sa jeunesse de 1980. Ces modèles, qui prennent en compte divers facteurs pouvant affecter les niveaux d’ozone, tels que le comportement cyclique des taches solaires, les changements saisonniers et les vents stratosphériques, prévoyaient que le Protocole de Montréal serait efficace dans la moyenne et la haute stratosphère. Or, comme le fait remarquer Mike Newchurch, co-auteur de l’étude, « la vraie surprise de notre recherche a été le degré de régénération d’ozone que nous avons constaté aux plus basses altitudes, sous la moyenne stratosphère ». Reste à déterminer les causes de cette amélioration, pour comprendre comment le processus de reconstruction de la couche d’ozone va évoluer…
Cette étude, parue dans la dernière édition du Journal of Geophysical Research, souligne donc le rôle important qu’ont à jouer les gouvernements en prenant des décisions visant à protéger notre planète, telles que celles du protocole de Montréal…