Lève ton pouce juste devant ton visage et regarde-le en fermant un œil, puis l'autre œil, alternativement. Tu le verra normalement se décaler par rapport à l'arrière-plan. C'est ça la parallaxe, qui vient d'un mot grec signifiant justement "décalage".
Si maintenant tu tends le bras pour éloigner ton pouce et que tu recommences l'exercice, l'ampleur du décalage doit diminuer. On peut donc se servir de la parallaxe pour calculer des distances en astronomie. Il suffit de deux points de vue différents sur un même objet, que l'on repère par rapport à un arrière-plan fixe. Plus les points de vue sont écartés, plus la parallaxe augmente d'ampleur, et plus les mesures sont faciles. Cela permet aussi de mesurer des plus grandes distances pour les objets visés, car on recule d'autant la distance-limite à laquelle la parallaxe devient si faible qu'on ne peut plus la constater.
Deux points éloignés sur le globe terrestre permettent de mesurer la parallaxe lunaire, c'est-à-dire la distance Terre-Lune. Toujours avec deux postes d'observation, on peut se servir du disque solaire comme arrière-plan et regarder Vénus ou Mercure passer devant. Le décalage donne la distance Terre-Vénus, et la distance Terre-Soleil vient avec l'application de la troisième loi de Kepler. L'expérience a aussi été réalisée avec Mars et l'astéroïde Eros.
La parallaxe des étoiles est accessible en prenant comme points de vue deux points diamétralement opposés sur l'orbite de la Terre (soit en patientant six mois entre les observations), mais elle reste minime.