La lune de Mars formée par un impact ?

La lune de Mars formée par un impact ? (lien cliquable)

Citation :: La planète rouge n’en finit pas de nous surprendre. Ainsi, la semaine dernière, nous apprenions que l’analyse des résultats de la sonde Phoenix, qui s’était posée près du pôle Nord martien en 2008, pouvait bouleverser les conclusions de la double mission Viking voici presque 35 ans (voir cet article). Cette fois-ci, il s’agit de la plus grande lune de Mars, Phobos.

Ce satellite naturel ne ressemble en rien à notre Lune. En fait, Phobos a l’apparence d’un énorme caillou de 27 km dans sa plus grande longueur. Les sondes spatiales ont déjà eu l’occasion de détailler cette petite lune qui, sur les clichés ainsi effectués, s’apparente étrangement à un astéroïde. Du coup, les astronomes ont souvent considéré que Phobos était un astéroïde capturé par l’attraction gravitationnelle de Mars. Une théorie remise en cause par les travaux de Marco Giuranna de l’institut d’astrophysique de Rome et Pascal Rosenblatt de l’observatoire royal de Belgique. Des travaux dont les conclusions viennent d’être présentées lors de l’European Planetary Science Congress organisé en ce moment même à Rome par Europlanet, organisme chargé de coordonner la recherche planétaire européenne.

Marco Giuranna et Pascal Rosenblatt se sont basés sur les données récoltées par la sonde européenne Mars Express alors qu’elle a survolé la plus grande lune de Mars. Grâce à une expérience innovante utilisant les signaux radio émis par l’explorateur robotique, il a été possible de déterminer avec précision la déviation de sa trajectoire en raison de la masse de Phobos. Il en a résulté une estimation de la masse de cette lune et de sa densité qui montre la nature poreuse de ce petit corps. En bref, Phobos ressemble à une «éponge» avec un intérieur constitué de 25 à 45 % de vide ! Ce fait est incompatible avec l’hypothèse de l’astéroïde, car un objet présentant une structure interne aussi fragile aurait dû être disloqué lors de sa capture par le champ de gravité de Mars. De plus, des observations dans l’infrarouge menées par Mars Express, mais aussi la sonde américaine Mars Global Surveyor par le passé, indiquent que la composition en surface de Phobos ne correspond pas à celle attendue pour un astéroïde. Toujours selon Marco Giuranna et Pascal Rosenblatt, la détection de minéraux de type phyllosilicate implique une interaction entre des silicates et de l’eau au sein du corps dont est issue Phobos. La conclusion qui s’impose alors est que cette lune pourrait plutôt résulter d’un impact important d’un astéroïde sur Mars. Les matériaux, issus de la planète rouge où l’on sait que l’eau a joué un rôle dans le passé, projetés sur orbite par la force du choc se seraient ensuite agrégés au fil du temps pour former Phobos. Autre possibilité : une lune originelle de Mars (donc formée en même temps) aurait été disloquée par les forces de marée gravitationnelle et ses restes se seraient ensuite réunis. On notera que l’année prochaine, l’agence spatiale russe va lancer la mission Phobos-Grunt où une sonde doit se poser à la surface de Phobos afin d’en prélever des échantillons qui seront ramenés sur Terre. Il ne fait aucun doute que ceux-ci intéresseront au plus haut point les astronomes car ils permettront peut-être de trancher définitivement le débat sur l’origine de Phobos.

hum..... je reste penchée entre les deux avis